Dans un hôpital, un EHPAD ou un centre médico-social, la formation n’est jamais un simple “plus”. Elle est au cœur de la qualité des soins, de la sécurité des patients et du maintien des compétences. Mais dans un contexte où les équipes sont sous tension permanente, comment former efficacement sans alourdir la charge mentale ? Comment digitaliser… sans déshumaniser ?
En 2025, la digitalisation des formations santé ne se résume plus à diffuser un PowerPoint sur l’hygiène ou un e-learning générique sur la douleur. Elle doit s’adapter au rythme, aux contraintes et aux besoins spécifiques des soignants : ceux qui travaillent en 3×8, qui gèrent l’imprévu en temps réel, et qui ont besoin de se sentir utiles… même en formation.
Un secteur en quête d’agilité… et de sens
Les établissements de santé font face à une équation complexe :
📉 Moins de temps disponible, plus de turnover, plus de normes.
📈 Plus de besoins de formation : nouvelles pratiques, protocoles actualisés, DPC, accréditations, certifications HAS…
Selon une étude menée par le CNEH (2023), plus de 6 établissements hospitaliers sur 10 identifient le manque de temps des soignants comme principal frein à la formation continue. Pourtant, une formation obsolète ou inadaptée peut avoir des conséquences directes : erreurs médicamenteuses, mauvaises postures, défauts de coordination…L’enjeu : concevoir des formats pédagogiques rapides, fiables, et utiles au quotidien. En un mot : opérationnels.
Pourquoi digitaliser la formation dans un établissement de santé ?
La digitalisation ne vise pas à “remplacer” l’existant, mais à le rendre plus fluide, plus accessible, plus traçable. Bien pensée, elle devient un levier puissant de montée en compétences, sans perturber l’organisation des soins.
Des bénéfices concrets :
- Gagner du temps : des modules courts, accessibles entre deux actes ou pendant une plage administrative.
- Former sans mobiliser une salle : utile en contexte de crise sanitaire ou de sous-effectif chronique.
- S’adapter aux plannings complexes : 24h/24, 7j/7, sur poste informatique ou sur tablette.
- Assurer la traçabilité : preuve de suivi pour les audits, les référentiels qualité, ou le DPC.
Simuler des situations sensibles : violences, urgences, erreurs potentielles… sans prise de risque réelle.
Ce qu’il ne faut surtout pas faire
Beaucoup d’initiatives échouent parce qu’elles ne parlent pas le langage des soignants. Voici ce qui pose problème sur le terrain :
❌ Des modules trop longs ou trop abstraits : Un PowerPoint reconverti en PDF cliquable n’est pas une formation.
❌ Une pédagogie descendante : Les professionnels de santé sont dans l’action. Ils veulent comprendre pourquoi ils apprennent, et à quoi cela leur sert.
❌ Des contenus hors-sol : Parler de gestes techniques sans montrer le contexte (chambre, matériel, patient) n’a pas d’impact.
❌ Oublier l’humain : Gestion de la douleur, relation avec les familles, intelligence émotionnelle… Ces savoirs-là ne se transmettent pas par des quiz à choix multiples.
5 étapes pour digitaliser efficacement dans le secteur santé
1. Identifier un vrai besoin de terrain
Pas de digitalisation “gadget”. Il faut partir d’une problématique réelle :
- Trop d’erreurs à l’admission ?
- Difficultés à former les nouveaux entrants ?
- Protocoles d’isolement mal appliqués ?
2. Définir un objectif pédagogique actionnable
Formuler des résultats concrets :
- “Appliquer le protocole X d’admission”
- “Savoir gérer une situation d’agression verbale sans escalade”
- “Identifier les étapes clés du circuit du médicament”
3. Choisir un format adapté au contenu
- Micro-modules scénarisés pour les gestes techniques
- Simulations interactives pour les soft skills ou la relation patient
- Capsules vidéo ou quiz pour les rappels réglementaires
- Checklists dynamiques pour les protocoles
4. Prototyper vite, tester dès que possible
Pas besoin d’une “stratégie à 5 ans”. Un seul module bien ciblé et testé sur un service pilote permet de valider les usages.
5. Intégrer les retours terrain
Ce sont les équipes soignantes qui donnent la légitimité aux outils. Elles doivent pouvoir commenter, ajuster, co-construire.

Quels outils utiliser pour concevoir ces contenus ?
Les services de formation ne sont pas tous équipés d’un studio audiovisuel. Ce n’est pas un frein.
Des outils auteurs comme VTS Editor, proposé par Serious Factory permettent à une équipe pédagogique de créer des modules :
- sans compétences techniques poussées,
- avec des templates adaptés au secteur médical,
- tout en gardant la main sur le fond, la forme, et la mise à jour des contenus.
Les établissements qui réussissent leur transition sont ceux qui outillent leurs formateurs internes, plutôt que d’externaliser tout le contenu. C’est ce qui crée l’ancrage terrain.
Cas client : Novartis
Contexte : Intégration régulière de nouveaux collaborateurs dans les équipes terrain (visiteurs médicaux et délégués hospitaliers), avec des enjeux forts de conformité et de montée en compétences rapide.
Objectif : Accélérer le parcours d’onboarding tout en garantissant une parfaite maîtrise des messages clés et des bonnes pratiques réglementaires.
Solution déployée :
- Un module d’intégration interactif avec présentation immersive des équipes et des produits
- Des fiches réflexes sur les règles de compliance et la traçabilité
- Des mises en situation sur la gestion des objections en rendez-vous médical
Résultat :
- 100 % des nouveaux arrivants ont complété le parcours en autonomie
- 35 % de gain de temps sur les sessions de formation en présentiel
- Une meilleure rétention des messages selon les managers
Voir le module : https://seriousfactory.com/fr/cas-clients/novartis/
Former vite, former juste… et former humain
Digitaliser la formation dans la santé, ce n’est pas céder à un effet de mode. C’est répondre à un besoin urgent de continuité pédagogique malgré les tensions structurelles.
C’est aussi un moyen de préserver la qualité des soins, en donnant aux soignants les bons réflexes au bon moment.
Et la bonne nouvelle ? La transformation peut commencer petit. Un module à tester, un service pilote, un outil facile à prendre en main.
La technologie existe. Le savoir-faire est là. Il ne manque plus qu’un cap clair, aligné sur le terrain.